Pour les curieux, voici mon exposé de mardi dernier
l'église Notre-Dame-du-Haut de Ronchamp par Le Corbusier
1950-1955
Après la 2nde Guerre Mondiale, on assiste à une volonté de renouveau dans l'art sacré. Cependant, deux courants s'opposent : d'un coté les conservateurs, plus réactionnaire et de l'autre, un groupe formé autour d'une revue " l'art sacré" et d'un personnage : le Révérend Père
Couturier, favorable à l'art moderne. Dans les années 1950, le Père Couturier sollicite Le Corbusier pour la reconstruction d'une église de pèlerinage sur une colline des Vosges, à Ronchamp. On peut alors se demander en quoi cette église Notre Dame du Haut est elle l'expression de ce renouveau ans l'art sacré.
Dans les années 1950, le Père Couturier sollicite donc Le Corbusier pour la reconstruction d'une église sur un site ayant accueilli auparavant 2 églises. La 1ère datant su 18ème siècle qui fut ravagée par un incendie en 1913 et le seconde, reconstruite en 1924 dans un style néo-gothique détruite lors des combats de la Libération.
Malgré sa réticence première quant à ce projet, Le Corbusier qui est un architecte agnostique et qui considère les autorités religieuses comme "une institution morte" se rend finalement en 1950 sur la colline de Ronchamp afin de repérer les lieux. C'est à ce moment là qu'il réalise ses premiers dessins qui resteront presque inchangés jusqu'à la fin du projet. Il réalise ensuite une maquette en plâtre, et malgré son caractère "exotique", le projet est accepté le 20 janvier 1951 par la commission d'art sacré. A la même époque,en 1952, Le Corbusier reçoit du Père Couturier la commande du couvent de Sainte-Marie-de-la-Tourette près de Lyon qui est un projet analogue a celui de Ronchamp notamment par rapport aux jeux de lumière.
La construction de l'église de Ronchamp débute en 1953. Le corbusier sera assisté pour l'étude et la réalisation du projet par André Maisonnier. Enfin l'église fut consacrée en 1955 par Monseigneur Dubois et en présence du Ministre de la Reconstruction.
C'est une chapelle entièrement en béton qui se compose de 3 petites chapelles, d'une grande nef, une sacristie, un bureau et un choeur extérieur. Elle devait accueillir une statue polychrome de la Vierge du 18ème siècle sauvée des 2 églises précédentes.
La nef mesurant 13x25m peut accueillir jusqu'à 200 personnes. Le choeur extérieur, sur le coté Est, permet d'accueillir quelques milliers de pèlerins. Les murs sont concaves ou convexes et inclinés les uns vers les autres, ce qui est permis grâce au béton armé. Le béton armé permet aussi d'affiner les parois.
Pour la toiture, Le Corbusier s'est concentré sur le manque d'eau sur la colline et a conçu un toit permettant de recueillir les eaux de pluie. Le toit est composé de 2 plaques de béton de 6cm d'épaisseur, séparées par du vide. Il est en forme de "double coque", "large voile" ou "tricorne" selon les inspirations. Une gargouille permet aux eaux de s'écouler dans une citerne plus utile que décorative. Le toit est posé en débord et un jour est laissé entre le haut du mur et le toit afin de donner une impression de suspension au toit.
Les 3 petites chapelles sont surmontées de tour demi-cylindriques qui céées un puit de lumière au dessus de chacune de ces chapelles.
Le Corbusier cherche à répartir la lumière et créé ainsi de simple petites baies blanche ou de couleurs vives dont les motifs sont inspirés de textes sacrés. Ceci permet un jeu de lumière doux sur les parois rudes de béton.
La chapelle de Ronchamp est un exemple frappant de la transformation de l'art sacré à cette époque. Elle favorise les formes plastiques et l'aspect esthétique à l'approche rationaliste habituelle.
Le Corbusier à souhaité créer "un lieu de silence, de prière, de paix, de joie intéieure". Mais l'église ne fut pas bien accueillie au sein de la communauté religieuse conservatrice. Monsieur Touzé, directeur des chantiers du Cardinal, déclara en 1956 ne pas avoir la sensation d'être dans une église.
Les journaux ont traité la chapelle de "garage ecclésiastique, pantoufle, bunker, abris anti-atomique, tas de béton". "La revue comtoise" déclare même que "pour un grand nombre, ce projet est une véritable horreur, indigne de la moindre attention". Cependant le projet à toujours été soutenu par le père couturier et la revue "'art sacré" mais aussi par le ministre de la reconstruction Eugène Claudius-Petit. La chapelle constitue aujourd'hui une oeuvre pleine de spiritualité qui véhicule une nouvelle vision du divin .